Justice

Un trentenaire s’est fait passer pour un ado pour fréquenter une victime de 15 ans

Un homme de 31 ans a réussi à fréquenter une adolescente de 15 ans pendant plus d’un an sans attirer les soupçons grâce à un audacieux subterfuge. Un certificat de naissance falsifié a permis à Christophe Villeret de faire croire à sa victime qu’il avait lui aussi 15 ans, malgré ses traits plus matures.

Si sa ruse a fonctionné pendant plus d’un an, en 2008 et 2009, le Montréalais de 42 ans a été rattrapé par son passé l’an dernier. Il a finalement plaidé coupable plus tôt cet automne à deux chefs d’accusation de contacts sexuels et d’incitation à des contacts sexuels à l’endroit d’un enfant de moins de 16 ans.

Christophe Villeret rencontre sa victime en 2008 sur une plateforme de rencontre pour adolescents sur l’internet. Le trentenaire prétend alors avoir 15 ans. Malgré les risques d’être démasqué, il rencontre la victime à La Ronde. Celle-ci le trouve alors « un peu vieux pour 15 ans » et met fin assez vite à leur rendez-vous, selon le résumé des faits présenté par le procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme, en septembre dernier.

Loin d’abandonner sa proie, Christophe Villeret montre un certificat de naissance falsifié à la victime pour lui prouver qu’il est bel et bien un simple adolescent. Le subterfuge semble dissiper les doutes de l’adolescente, puisqu’elle commence à fréquenter régulièrement l’accusé. Ils ont alors des relations sexuelles complètes à de nombreux endroits, dont des lieux « semi-publics », alors qu’elle était toujours âgée de 15 ans.

La victime finit par se questionner sur l’âge de Christophe Villeret. Ce dernier lui avoue alors être âgé de 21 ans, 10 ans de moins que son véritable âge, pour étouffer ses soupçons. L’accusé et la victime entretiennent alors une véritable relation amoureuse, à l’insu des parents de la victime.

Une décennie plus tard

À son 16e anniversaire, à l’été 2008, la victime révèle sa relation à ses parents. Ceux-ci font des démarches auprès de la police pour tenter de mettre fin à la relation, mais on leur indique que l’adolescente a l’âge légal de consentement sexuel. Personne ne semble alors connaître l’âge réel de l’accusé.

L’adolescente met fin à la relation en 2009 lorsqu’elle se rend compte que l’accusé a communiqué avec sa jeune sœur. On ignore toutefois sur quoi portait la discussion de l’accusé avec la jeune fille. « Mais ça a mis [la victime] mal à l’aise au point qu’elle a mis fin à la relation », a expliqué Me Laflamme.

La victime a finalement porté plainte une décennie plus tard après être passée devant l’immeuble de l’accusé par hasard. Elle s’est alors inquiétée que Christophe Villeret puisse s’en prendre à d’autres enfants. Il n’a pas été expliqué en salle de cour à quel moment la victime a découvert le véritable âge de l’accusé.

La juge Marie-Josée Di Lallo a ordonné la confection d’un rapport présentenciel et d’une évaluation sexologique en vue des observations sur la peine à imposer. L’avocate de la défense, Me Virginie Dallaire, a soulevé en audience que M. Villeret était sans antécédent judiciaire et qu’il avait terminé une thérapie de six mois. Notons qu’il réside maintenant à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides.

Sa cause revient en cour en décembre prochain au palais de justice de Montréal.

Jour du souvenir

Les familles de militaires se sacrifient aussi

OTTAWA — Il n’y a pas que des avantages à être femme et mère de militaires. Reine Samson Dawe en sait quelque chose : elle a perdu son plus jeune fils, le capitaine Matthew Dawe, mort en Afghanistan en 2007.

Mme Samson Dawe, qui a été nommée Mère nationale de la Croix d’argent par la Légion royale canadienne, déposera lundi une couronne au pied du Monument commémoratif de guerre du Canada au nom de toutes les mères qui ont perdu des enfants pendant des opérations militaires, à l’occasion des cérémonies du jour du Souvenir.

En entrevue, Mme Samson Dawe reconnaît les difficultés associées au fait de faire partie d’une famille de militaires. Les déménagements sont fréquents, on vit parfois dans des endroits relativement isolés, on doit se séparer au moment d’un déploiement à l’extérieur du pays, sans oublier, bien sûr, la menace constante de perdre un proche.

Reine Samson Dawe, qui avait fait des études en physiothérapie à Montréal, a rencontré son mari au cours d’un stage à l’hôpital militaire de Halifax. Elle se souvient de cette nuit de 2002 lorsque quatre soldats ont été tués par erreur par un avion américain au cours de l’intervention en Afghanistan. Ses fils aînés Peter et Philip y étaient alors déployés. Elle se rappelle avoir à peine dormi en attendant de recevoir des nouvelles.

« Lorsque Pete a appelé, la première chose qu’il a dite a été : “maman, tout va bien”. Je ne pouvais pas parler. » 

— Reine Samson Dawe

« J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. À ce moment-là, je n’avais aucune retenue, j’étais tellement soulagée. Ce sont des moments extrêmement difficiles, évidemment », raconte-t-elle.

Cinq ans plus tard, la tragédie a frappé la famille de Reine Samson Dawe. Un autre fils, Matthew, a fait partie d’un groupe formé de six soldats canadiens et d’un interprète afghan tués par un engin explosif improvisé. Le jeune homme de 27 ans est mort le jour du deuxième anniversaire de la naissance de son fils Lucas.

Aujourd’hui encore, Mme Samson Dawe a du mal à comprendre comment la tragédie les a touchées, sa famille et elle. Mais la mort de Matthew a contribué à souder encore plus la famille, qui devait notamment réconforter et aider le petit Lucas. Malgré cette perte, elle préfère voir les aspects positifs de la vie d’une femme et d’une mère de militaires.

« Nous étions jeunes. J’ai toujours pensé que les déménagements étaient un défi, mais aussi une aventure. J’aimais arriver dans de nouveaux endroits et rencontrer de nouvelles personnes », raconte-t-elle.

La mémoire des familles

Historiquement, le gouvernement fédéral n’a pas beaucoup pensé aux familles de militaires, déplore l’historien Tim Cook, du Musée canadien de la guerre.

« Le soin des familles n’était pas principalement la tâche du ministère de la Défense nationale et des autres », rappelle-t-il.

« Il fallait pour gagner la guerre. Mais nous avons découvert au cours de la seconde moitié du XXe siècle que nous avions mal aidé les familles à faire face au chagrin, à la perte d’un être cher et à la réintégration des anciens combattants. »

— Tim Cook, historien du Musée canadien de la guerre

En 2013, l’ombudsman des Forces armées canadiennes écrivait que la relation entre des familles de militaires stables et fonctionnelles et une force de combat efficace et durable a été établie après la guerre froide, lorsque de nombreuses unités canadiennes ont participé à des missions de maintien de la paix.

« Par conséquent, le soutien aux familles est devenu une priorité organisationnelle absolue pendant la majorité de la période d’après l’an 2000 », ajoutait-il.

Les Forces armées canadiennes gèrent aujourd’hui un réseau de 32 centres de ressources pour les familles des militaires (CRFM) situés dans des bases partout au pays. Ces centres servent de guichet unique pour les familles qui s’installent dans de nouvelles régions ou font face au stress de la séparation ou du deuil.

Incendie mortel à Matane

Une communauté sous le choc

Matane — L’incendie qui a coûté la vie à un jeune couple, samedi matin, a créé une onde de choc à Matane. Sur les réseaux sociaux, les témoignages déferlent : les deux amoureux de 20 ans, William Levasseur et Mélina Tremblay, étaient fort appréciés dans leur milieu. « Mélina, c’était plus qu’une meilleure amie pour moi, c’était une sœur », a souligné Florence Létourneau en entrevue au Soleil.

« Je l’ai connue au début du secondaire, se souvient la jeune femme de Matane. On a rapidement développé une belle complicité. On se suivait partout, on passait nos fins de semaine ensemble. C’était une fille exceptionnelle. Elle avait du talent, que ce soit dans le ski ou avec les chevaux. Elle était pleine de bonté. »

Mélina et William se fréquentaient depuis quatre ans. « J’ai tout de suite vu qu’ils étaient faits pour être ensemble, qu’ils s’aimaient profondément, décrit Florence. Ils se complétaient bien, que ce soit par leur caractère, leurs rêves, leur manière d’être. »

L'appel d'urgence a été logé vers 5 h samedi. À l'arrivée des pompiers, le brasier avait déjà détruit une bonne partie de la résidence unifamiliale du secteur de Petit-Matane. Un total de 26 pompiers ont tenté de combattre l'élément destructeur. Les deux victimes ont été transportées en ambulance à l'hôpital, où elles sont décédées quelque temps plus tard.

Le sinistre serait de nature accidentelle. Selon la Sûreté du Québec, l'enquête pointe vers un appareil de ventilation défectueux.

Florence n’oubliera jamais combien Mélina a été précieuse pendant une période de sa vie qui a été particulièrement difficile. « Elle ne m’a jamais laissé tomber, souligne-t-elle. Elle me défendait, prenait soin de moi et me faisait rire. On s’est tout le temps soutenues. »

Florence et Mélina avaient deux rêves en commun : faire un voyage dans le Sud et se faire faire un « matching tattoo ». « On a réalisé ces deux rêves-là, se console Florence. Mélina, c’était un modèle inspirant. Je ne peux pas m’empêcher de penser aux souvenirs qu’on a partagés, et ce sont des moments positifs. »

Florence Létourneau définit sa meilleure amie comme « une fille qui avait de l’audace et quelqu’un d’humain ». « Elle m’a toujours donné le sourire et elle va continuer, croit-elle. Elle va me donner la force pour passer à travers. Je sais qu’elle et William vont continuer à avancer ensemble. Maintenant, ce sont des êtres de lumière. Ils sont en paix, ils sont sereins. »

Mélina étudiait au Cégep de Matane en administration. Selon Florence, elle avait l’intention de travailler avec son père et éventuellement de prendre la relève de l’entreprise. Quant à William, il était électricien.

Les deux jeunes Matanais étaient sportifs. Mélina pratiquait l’équitation et le ski alpin. William était un adepte de motocross. Pierre-Luc Fournier a connu Mélina sur les pistes de ski alpin. « J’ai fait du ski avec elle, raconte le jeune homme originaire de Rimouski. Quand elle a arrêté la compétition, elle a continué à coacher avec le Club alpin du Mont-Castor. Les jeunes l’aimaient beaucoup. »

Justice

Enfants étranglés : un beau-père violent écope d’un an de prison

Deux enfants, de 10 et 11 ans, ont vécu l’enfer sous le joug de leur beau-père violent. Ils ont été enfermés au sous-sol, étouffés avec une taie d’oreiller et étranglés pour des banalités. Leur bourreau a récemment été condamné à un an de détention, notamment en raison de ses remords et de son enfance difficile.

L’homme de 31 ans a plaidé coupable en février dernier à quatre chefs d’accusation de voies de fait graves et de voies de fait pour des crimes commis entre août 2017 et janvier 2018 à Montréal et à Drummondville. Une ordonnance de non-publication nous empêche de nommer l’accusé pour protéger l’identité des victimes.

« Les enfants déclarent subir de mauvais traitements de la part de l’accusé depuis plusieurs mois. Ils relatent qu’à titre de punitions, l’accusé les enferme au sous-sol et, parfois, les étouffe en mettant une taie d’oreiller ou un drap sur leur bouche », a indiqué la juge Silvie Kovacevich, le 24 octobre dernier.

En janvier 2018, le parâtre a explosé lorsque le garçon de 11 ans est revenu du service de garde à 18 h sans sa bouteille d’eau. Il a alors étouffé l’enfant pendant plusieurs secondes dans son lit. « Quand j’étais plus petit, d’autres personnes me faisaient mal », lui lance-t-il.

Le beau-père s’en est ensuite pris à la fillette, mais celle-ci l’a repoussé avec ses pieds et ses mains. Le bourreau a alors pris une chaise et a longuement tenté de l’étrangler avec l’objet, avant de le faire avec ses mains. « Pis si tu l’oublies la prochaine fois, la bouteille, je vais te mettre une chaise », a-t-il menacé. La mère des enfants n’était pas présente lors de cet épisode.

Le garçon avait les yeux exorbités et peinait à respirer. Le lendemain, il s’est présenté à l’école les yeux « quasiment » sortis de leur orbite. Il souffrait d’une hémorragie sous-conjonctivale et aurait pu rester lourdement handicapé par cette agression.

La procureure de la Couronne, Me France Duhamel, réclamait 18 mois de prison, alors que l’avocat de la défense Me Michael Morena demandait de 6 à 8 mois d’incarcération.

Dans sa décision, la juge relève le parcours difficile de l’accusé, son enfance marquée par « l’instabilité et la violence » dans de nombreuses familles d’accueil et en centre d’accueil. Elle retient comme facteurs atténuants sa reconnaissance de culpabilité, son absence d’antécédent judiciaire, ses remords sincères, son empathie exprimée à l’égard des victimes et sa participation active à une thérapie pour violence intrafamiliale.

La juge Kovacevich soupèse toutefois dans sa décision le jeune âge des victimes, l’autorité parentale de l’accusé, la gravité des blessures et la durée des crimes. « Une peine de 12 mois démontre bien la réprobation de la société à l’égard des crimes tout en reconnaissant les démarches et le parcours de l’accusé depuis les évènements », conclut-elle.

Le stationnement à l’hôpital coûtera moins cher

Se stationner dans les établissements du réseau de la santé coûtera désormais moins cher, a confirmé dimanche la ministre de la Santé, Danielle McCann. Le gouvernement investira 120 millions d’ici 2021 afin de réduire ces coûts. En conférence de presse, Mme McCann a détaillé les modalités du projet d’abord révélé par La Presse, puis annoncé jeudi dernier lors de la mise à jour économique du gouvernement Legault. La nouvelle tarification entrera en vigueur au printemps 2020. Le tarif maximal pour une journée sera fixé entre 7 $ et 10 $, et les deux premières heures de stationnement seront gratuites. Le gouvernement investira 25 millions d’ici la fin de l’année, 120 millions en 2020-2021 et 2021-2022, 132 millions en 2022-2023 et 145 millions en 2023-2024. Ces dépenses serviront à compenser la perte de revenus de stationnement des hôpitaux, des CHSLD et des CLSC. Les usagers du réseau de la santé et leurs proches pourraient bénéficier de tarifs encore plus réduits. Les personnes qui doivent fréquemment visiter un établissement pour des soins auront aussi droit à une réduction. — Thomas Dufour, La Presse

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